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Soutien à ali yashar et à sa famille

M. Khalil K...

M. Khalil K...

Nous avons en notre possession des attestations, établies uniquement dans le but d'être produites en justice, signées et accompagnées des photocopies recto-verso des pièces d'identité des signataires. Pour des raisons de confidentialité il nous est impossible de divulguer l'identité des signataires et l'intégralité de leur témoignage, mais il nous a paru indispensable d'en résumer quelques extraits pour permettre une meilleure compréhension de cette affaire !

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M. Khalil K..., qui est né en février 1987, avait 15 ans quand, début 2002, il a commencé à assister aux prêches de M. ALI environ quatre fois par mois. Étant lui-même parfaitement bilingue, à compter de début 2003, il a assumé la fonction d'interprète (arabe-français) de M. ALI, lors des prêches du vendredi et également pendant ses cours et conférences.

En ce qui concerne les prêches hebdomadaires du vendredi, M. K...note qu'il se rendait à la mosquée deux heures avant le prêche pour en prendre connaissance préalablement, pour que sa traduction soit parfaite : il les a donc tous entendus par deux fois. L'avocat de M. ALI a donné à connaître à M. K... les deux notes blanches, notamment la première, afin de savoir si M. ALI avait jamais prononcé en sa présence les propos que lui attribue cette note, et si ce dernier avait eu, à l'époque, les fréquentations que celle-ci lui prête.

L'avocat a insisté notamment sur les passages de la première note blanche où son rédacteur anonyme fait dire à M. ALI :

“que l'Irak sera le tombeau des Américains et la Palestine celui d'Israël” ;

“que cette guerre [la 3ème guerre du Golfe] est voulue par les juifs” ;

“qu'il n'y aura pas de paix tant que les lieux saints ne seront pas libérés des juifs” ;

“que les pays occidentaux et notamment les États-Unis et Israël sont des États mécréants, et que les fidèles doivent s'en prendre aux intérêts américains partout où c'est possible, ainsi qu'à tous ceux qui les soutiennent”.

L'avocat a également insisté, auprès de M. K..., sur les allégations que M. ALI aurait propagé “une idéologie excitant à la haine contre le monde occidental et les juifs” et qu'il aurait oeuvré “au rapprochement des différents groupes radicaux servant de viviers au recrutement des réseaux terroristes”.

L'avocat a enfin interrogé M. K... sur les discours et les comportements de M. ALI à l'égard des femmes. Les propos de M. ALI lors des prêches du vendredi à la mosquée Assalam, ainsi que pendant ses cours et conférences.

Selon son interprète M. Khalil K...

je peux affirmer, sans aucun doute, que jamais de telles élucubrations [les propos que lui attribuent la première note blanche] n'ont été prononcées par M. ALI, car en effet si de telles inepties avaient été proférées par M. ALI. je ne les aurais pas seulement entendues mais je les aurais aussi traduites (!) ce qui est inconcevable...

En général, les prêches de M. ALI ne traitaient ni des guerres ni plus généralement de la géopolitique.

Il est pourtant vrai qu'au cours de cette période, M. ALI, dans ses prêches, a fait quelques allusions à la guerre d'Irak, pour la simple et bonne raison qu'il est Irakien. Aussi, je peux témoigner de son avis sur ce sujet, car j'ai été le témoin direct de ses affirmations, au cours de ses prêches mais aussi lors de nos discussions dans sa loge.

M. ALI, qui était réfugié politique, avait dû lui-même fuir l'Irak de Saddam Hussein, pour qui il n'avait aucune sympathie. Néanmoins, M. ALI considérait que les Etats-Unis avaient envahi l'Irak sans aucun droit légitime et qu'il était scandaleux que l'opinion internationale ne fasse rien pour faire face à cette agression militaire qui a entraîné des milliers de morts ainsi que la guerre civile dans son pays d'origine.

Or. M. ALI n'a jamais exhorté les fidèles à s'en prendre aux intérêts américains ou occidentaux, ou aux citoyens américains ou occidentaux, comme cela est stipulé dans la première notre blanche. Je me souviens que lors d'un prêche un vendredi de l'année 2003, il a invité les fidèles à soutenir moralement les Irakiens, et à les aider financièrement en passant par des organismes officiels (tel le Secours islamique), précisément pour ne pas financer le terrorisme. La seule allusion “anti-américaine” qu'il a fait était son exhortation aux fidèles d'invoquer Dieu, afin que ce dernier repousse les Américains hors du territoire irakien par sa force divine.

De même, en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, M. ALI considérait que l'état d'Israël avait commis plusieurs crimes contre les Palestiniens. Dans cette opinion, il est loin d`être seul en France, y compris parmi les non-musulmans.

Néanmoins, M. ALI était aussi farouchement opposé aux attentats qui étaient perpétrés contre les Israéliens, attentats qu'il a toujours condamnés en privé et sur la chaire. Il n'a jamais tenu des propos antisémites et son discours n'a jamais été belliqueux envers Israël et les juifs, pour lesquels il n'a jamais exprimé ou montré aucune aversion.

Concernant l'idéologie de M. ALI, je dirai qu'elle était purement théologique et dénuée de toute dérive ou interprétation politique ou haineuse envers les occidentaux ou les non musulmans de manière générale.

M. ALI prônait un dogme fondé sur les textes religieux. Il incitait au dialogue avec les non musulmans, non à la haine. Il considérait que la vie en société et particulièrement en France requérait une ouverture d'esprit envers l'Autre pour permettre une cohésion entre les membres de cette même société, qu'ils soient musulmans ou de confessions autres.

« Aussi, à ma connaissance, il n'a jamais oeuvré au rapprochement des différents groupes radicaux. Bien au contraire, M. ALI a toujours mis en garde contre les dérives communautaires, sectaires, réactionnaires, fondamentalistes et terroristes. Ses prêches et ses différents cours en sont la preuve la plus évidente pour quiconque ait eu l'occasion de les entendre et de les comprendre.

Il m'a d'ailleurs clairement dit, un jour lors d'un repas que nous avons partagé dans une sandwicherie près de la mosquée Assalam, que les islamistes et les extrémistes étaient l'un des pires fléaux qu'ait connu la communauté musulmane ››.

Après avoir entendu la très grande majorité des prêches et des cours de M.ALI depuis 2002, et les avoir traduits tous à partir de début 2003, je peux affirmer que ces prêches et cours portaient presque exclusivement sur la foi musulmane, le monothéisme, la liturgie musulmane, les valeurs morales et éthiques.

Il considérait que la communauté musulmane traversait une période très difficile et qu'il était indispensable d'insister sur ces sujets qui sont la base de la religion. Il me disait toujours : “une religion sans fondements solides est comparable à une maison sans fondations”.

Pendant les deux ans que nous nous sommes fréquentés, il se montrait toujours un homme très respectueux envers tout le monde, musulmans ou non musulmans, un homme d'une grande intelligence et sagesse. Il prenait toujours le temps de saluer les passants et il était profondément altruiste.

M. ALI ne faisait aucune distinction entre musulmans et non musulmans. Il considérait que tous étaient tenus à respecter les bonnes mœurs et la loi républicaine.

Les musulmans devaient respecter également les devoirs fixés par l'islam lesquels, comme il les comprenait, n'étaient nullement en contradiction avec les bonnes mœurs et les lois françaises.

Un jour durant l'été 2003, quand nous étions en voiture, il m'a blâmé car je n'avais pas attaché ma ceinture de sécurité. Il m'a sévèrement réprimandé en m'expliquant que nous vivions en société, et qu'il fallait respecter les règles que celle-ci avait mises en place pour ne pas être “hors la loi”.

Il faisait souvent l'aumône aux mendiants dans les rues sans se soucier de savoir s'ils étaient musulmans ou non, car il considérait que la charité n'avait pas de religion. Il me répétait sans cesse : “Donne et Dieu te donnera”.

Quant à son rapport aux femmes, il était exemplaire. Il considérait la femme comme l'égal de l'homme. Il m'a dit un jour, “le prophète de l'islam a dit : les femmes sont l'égal des hommes”. Il m'a confié qu'il était anormal que les femmes dans les pays musulmans n'aient pas accès à l'éducation tout comme les hommes, et il était contre toute discrimination contre la femme.

En même temps, comme beaucoup de féministes françaises, il condamnait l'exploitation commerciale du corps de la femme. Nous effectuions un jour en après-midi une recherche sur internet dans un cybercafé derrière la mosquée Assalam, quand soudain un pop-up s'est ouvert sur l'écran de l'ordinateur avec une publicité mettant en avant le corps d'une femme pour vendre un produit alimentaire. M. ALI s'est exclamé : “Comment peut-on réduire la femme à un simple appât commercial ? la femme mérite et vaut beaucoup plus que cela” !

Lors de ses prêches, il exhortait tant les musulmans que les musulmanes à la pudeur. Or, M. ALI n'a jamais poussé, ni même invité, les femmes musulmanes à porter le voile intégral. Certains fidèles lui reprochaient sa position sur le voile intégral, mais il considérait qu'il n'était pas du devoir de la femme de se couvrir intégralement.

En ce qui concerne le simple foulard, M. ALI considérait que la décision de le porter ou de ne pas le porter relevait de chaque femme musulmane, qui devait se déterminer toute seule selon sa propre conscience, sans faire l'objet des pressions des autres. ››


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