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Soutien à ali yashar et à sa famille

M. Jean-Pierre A...

M. Jean-Pierre A...

Nous avons en notre possession des attestations, établies uniquement dans le but d'être produites en justice, signées et accompagnées des photocopies recto-verso des pièces d'identité des signataires. Pour des raisons de confidentialité il nous est impossible de divulguer l'identité des signataires et l'intégralité de leur témoignage, mais il nous a paru indispensable d'en résumer quelques extraits pour permettre une meilleure compréhension de cette affaire !

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L'un des témoins, M. Jean-Pierre A..., en tant que journaliste, fréquentait à l'époque les agents et le chef des RG dans la région. D'après son attestation, ceux-ci exprimaient spontanément leur conviction que l'assignation à résidence de M. ALI était le résultat d'une erreur.

Mme Marie-France F... dans son attestation remarque également les bons rapports qui se sont développés entre M. ALI et ceux qui, aux RG, étaient chargés de le surveiller. (Elle rappelle que lors d'une fête pour la naissance de sa petite-fille, M. ALI et le directeur des RG étaient tous deux parmi les invités ...)

M. Jean-Pierre A... a rencontré M. ALI à de nombreuses reprises de 2004 à 2006, tant pour des motifs professionnels que plus informellement. Son attestation porte notamment, sur l'attitude de M. ALI envers les questions d'actualité (l'lrak, la Palestine, les États-Unis, la France, le terrorisme), sur son attitude envers les femmes, sur les doutes des agents locaux des RG concernant la culpabilité de M. ALI, sur l'impact de son assignation à résidence sur sa vie privée et familiale, y compris son état psychologique.

Il note tout d'abord : "Avant l'arrivée de M. ALI à Mende, j'avais obtenu des informations officieuses, mais de source officielle parisienne, qui décrivaient M. ALI Yashar comme un dangereux extremiste religieux, anti-occidental, anti-français, antisémite, machiste et prônant la violence. Or, tout au contraire, M. ALI s'est avéré être un homme, croyant musulman, certes, mais calme et tolérant qui condamnaít absolument tout recours à la violence ou à la contrainte, et qui faisait montre d'une grande ouverture dans son comportement envers tous les hommes et les femmes qu'il a été amené à rencontrer pendant son séjour à Mende."

"Même les agents des Renseignements Généraux en poste en Lozère, que je connais personnellement, et qui prenaient souvent le café avec Yashar ALI à Mende, m'ont confié officieusement leur avis que les services parisiens s'étaient trompés à son sujet, et s'étonnaient que les mesures prises à son encontre ne soient pas levées."

M. A... détaille les opinions de M. ALI sur les questions d'actualité, comme ce dernier les a exposées au cours de leurs conversations :

"En fait, les idées politiques et religieuses de M. ALI ne correspondaient en rien à ce que les échos sur lui avaient laissé prévoir. Pour ce qui est des attentats du 11 septembre, par exemple, Yashar ALI a toujours été bref et très clair. Pour lui il s'agissait d'un acte inqualifiable, d'une incroyable cruauté, et qui n'aurait qu'un seul résultat, une montée de l'islamophobie incontrôlable... Concernant la France, M. ALI expliquait que pour lui, la France représentait quelque chose de grand en matière de libertés individuelles et de libertés de cultes. J'ajoute, pour la petite histoire, que l`avocat de M. ALI à l`époque était lui-même juif ...

Les événements en Irak inquiétaient beaucoup Yashar ALI. Il s'agit de son pays d”origine, où il a lui-même été persécuté par le régime de Saddam Hussein, et qu'il avait dû fuir. Il critiquait, certes, les excés américains en Irak, mais ne regrettait pas la chute du dictateur, et ne m'a jamais dit favoriser l'instauration d'un régime islamique là-bas. La laïcité à la Francaise lui semblait d'ailleurs un bel exemple à suivre. En fait, il avait très peur d'être renvoyé en Irak où il se savait menacé. Il refusait aussi de voir sa famille contrainte à des privations de liberté, d'expression notamment. Il en avait fait état auprès des policiers des RG qui m'avaient aussi rapporté cette information. C'est Mme Ginette G..., propriétaire de l'hôtel où il logeait, qui m`a appelé pour me faire part de ses inquiétudes alors qu'il venait de débuter une grève de la faim en mars 2006."

M. A... expose également les opinions de M. ALI sur les droits des femmes et son comportement envers celles-ci :

"Dès notre première conversation, j'ai parlé avec Yashar ALI des femmes dans le sport, de natation (je voulais l`emmener sur la nudité des femmes), et aussi sur le port du voile. Tant selon mon souvenir que mes notes, Yashar ALI ne m'a jamais dit ou fait allusion à une volonté de couvrir les femmes pour ne leur laisser apparaître que le visage. À plusieurs reprises en présence de Madame Ginette G... nous avons abordé le sujet du port du voile islamique en France... Pour lui, obliger la femme à porter même un simple foulard relevait d'une ignorance, d'une interprétation erronée du Coran, ou d'une volonté délibérée de certains hommes à soumettre les femmes à leur propre volonté. Cela ne correspondait pas à son état d'esprit. Je peux témoigner que, selon mon souvenir, lors de la visite de sa femme et de ses filles, pendant l'été 2005, aucune d'entre-elles ne portait le foulard. Plus généralement en ce qui concerne les femmes, je n'ai jamais entendu ou vu M. Ali tenir des propos ou avoir des comportements déplacés envers elles."

M. A..., qui connaissait personnellement, en raison de son travail journalistique, les agents des RG en poste dans la région, les a entendus exprimer leurs doutes sur la culpabilité de M. ALI :

"Les services des Renseignements Généraux de l'époque à Mende faisaient très attention à ce qu'il n'y ait jamais de dérapage. Certains d”entre eux se sont liés “d'amitié” avec M. ALI, le visitant très régulièrement à son hôtel ou même l'invitant à boire un coup avec eux au café. Ces hommes m'ont fait part de leurs doutes quant aux propos avancés par les services parisiens. Etant certains que le Yashar ALI qu'ils connaissaient n'était pas le dangereux individu qui leur avait été présenté. lls m'ont confié à de très nombreuses reprises leur incompréhension quant à la situation de cet homme. Sur le fait que celle-ci n'évoluait pas favorablement et qu'il soit touiours assigné à résidence.

Quand M. Ali est parti pour la Bretagne, ils pensaient que la procédure arrivait à son terme car selon eux rien n'avait été prouvé dans ce dossier. Un fonctionnaire de la préfecture de la Lozère m'avait même confié, sous couvert de l'anonymat: "S'il est celui que l'on prétend, il n'a rien à faire en France. Si l'on tarde autant c'est qu'il y a un problème, qu'ils ne sont pas sûrs à Paris. Le fait d'annoncer que l'administration a perdu son passeport ne suffit pas à le maintenir en France."

M. A... s'exprime également sur la situation personnelle et familiale de M. ALI :

"Mme G... m`a parlé à plusieurs occasions du mal-être d'ALI Yashar. C'est elle aussi qui m'a alerté sur le fait qu'il prenait de moins en moins bien ses repas et que pour ne gêner personne dans le restaurant de l'hôtel, il s'enfermait dans sa chambre. Yashar ALI souffrait énormément de la séparation d'avec sa famille. Il me l'a dit à plusieurs reprises en pleurant, et je ne pense pas que ces larmes étaient feintes."

M. Jean-Pierre A... termine son attestation par la réflexion suivante :

"Pendant deux ans, j'ai passé de nombreuses heures à discuter avec Yashar ALI. J'ai cru en la sincérité de cet homme et je ne crois pas avoir été dupe."

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